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Un mal pour un bien.
La pandémie que le monde a connu à partir de 2020, a été un électrochoc pour beaucoup, et moi le premier. Des métiers essentiels que l’on ne voyait plus, ont permis au monde de continuer à tourner, aux gens d’être sauvé, aux marchandises d’arriver. Cette pandémie a été également l’occasion d’une remise en question, d’une quête de sens. Un questionnement sur soi et sur les autres. Et finalement de comprendre quelle était ma place.
Je sais au fond de moi que j’ai une âme d’entrepreneur. J’aime construire. Faire et voir grandir. Résoudre des problèmes… alors quand au détour d’un échange en famille (c'est aussi une histoire de famille), je comprends la précarité parfois de certains conducteurs poids lourds autour de moi, je m’interroge. Comment des métiers que l’on juge “essentiels”, comme les agriculteurs, les aides soignants ou les conducteurs poids lourds ne sont-ils pas plus respectés ? Pourquoi ces métiers de passion n’attirent plus…?
Et c’est à ce moment là que je me rends compte de ce paradoxe. Il y a une pénurie de main d'œuvre évidente dans ce secteur essentiel (on parle d’un manque de 60 000 chauffeurs annuellement en France et près de 400 000 chauffeurs en Europe) et pourtant cette population ne se sent pas assez considérée, frustrée parfois par des horaires inadaptées à leur vie de famille, confrontée à des conditions de rémunération insuffisantes, etc.
Avec près de la moitié des conducteurs qui vont partir à la retraite dans les 10 ans, et l’accroissement de nos échanges commerciaux, il est urgent de trouver une solution au problème, de réduire ces frustrations tout en redonnant ses lettres de noblesse à un beau métier.
Après plus d’une centaine d’interviews avec des conducteurs, d’échanges avec des transporteurs, de discussions ouvertes avec les syndicats du métier, avec des institutions, voire même avec la DREAL et le ministère des transports, nous en sommes venus à mieux définir notre mission : faire bouger les lignes du transport routier !
Offrons à ceux qui aiment ce métier passion d’être considéré, valorisé et libre."
Pierre-Arnaud Destremau